Insouciance londonienne

A l'âge de 7 ans, j'ai eu l'immense chance de partir vivre un an à Londres. Malgré mon jeune âge, je garde des souvenirs très précis de cette année magique, et depuis, à chaque fois que j'y retourne, je me sens un peu chez moi... C'est sans aucun doute la ville où je pourrais partir m'installer si je devais quitter Paris. L'année dernière, Junior nous avait laissé entendre qu'il aimerait bien "aller en Angleterre", et pour son anniversaire (en avril), nous avons décidé de lui offrir un week-end à Londres. L'avantage de ce genre de cadeau, c'est que toute la famille en profite (à 9 ans, il est encore un peu jeune pour partir seul !), même si évidemment, ce n'est pas le même budget. Mon grand sens de la planification doublé d'une année plutôt compliquée sur le plan personnel a fait que nous avons finalement réservé ce fameux week-end pour le mois de décembre dernier. Mais j'aimais aussi l'idée d'y aller un peu avant les Fêtes, pour profiter de l'ambiance de Noël dont seuls les britanniques ont le secret.

Je passe très rapidement sur le fait que j'ai découvert au dernier moment que les billets Eurostar étaient nominatifs et incessibles, et que ma maman, remplaçant la grande qui ne pouvait plus partir à la date prévue, a donc voyagé avec un billet pas du tout à son nom, et qui plus est 18-25 ans (ce qui, malgré tout le respect que je lui dois, est loin d'être son âge réel !). C'était quitte ou double, on l'a tenté et c'est passé ; ouf !

Le week-end avait été organisé pour Junior, et nous avons donc tout fait pour lui faire découvrir le maximum de choses en moins de 48h. Au programme, Buckingham Palace (sans la relève de la garde, les plumeaux comme le disait ma grand-mère, ça va 5 minutes, et en plus il pleuvait !), le Tower Bridge, le tour en bus "spécial touristes", le Musée de Madame Tussaud, un petit tour chez Harrods (ça j'avoue c'était plus pour ma mère et moi !), un passage obligé chez Hamleys, et puis de longues marches à pied. Junior a adoré ces deux jours, et ce qu'il a préféré, c'est bien évidemment le bus, que nous avons beaucoup pris en plus du tour organisé. J'ai même réussi à comprendre comment fonctionnait le réseau londonien, alors que je suis toujours incapable de vous dire quelle ligne emprunter pour rejoindre le sud de Paris depuis Montmartre !

Mais ce qui nous a particulièrement frappé durant ce week-end, c'est l'ambiance qui régnait dans la capitale britannique, et nous nous sommes rendus compte à quel point Paris était traumatisée... J'ai rarement vu autant de monde dans les rues. Le samedi après-midi, Regent Street était totalement impraticable à pied. Partout, les terrasses et les restaurants étaient bondés. A quelques jours de Noël, nous avons croisé je ne sais combien de Pères Noël en goguette, buvant des bières et chantant à tue-tête (et autant les anglais peuvent être raffinés, autant un peu bourrés ils le sont nettement moins. Et pardon pour la photo complètement floue, alors que de mon côté j'étais parfaitement sobre je le promets !).

Le fameux flegme britannique nous a plus que jamais sauté aux yeux, et durant ces deux jours, j'avoue avoir envié les londoniens. Même si tout est loin d'être parfait de l'autre côté de la Manche, il m'a semblé que la notion de vivre ensemble là-bas avait vraiment un sens.