GAME : le jeu vidéo à travers le temps

Bien que n'étant pas une grande joueuse, j'ai succombé très tôt aux sirènes du jeu vidéo. Je me souviens parfaitement de Pong, le premier jeu sur la télé découvert chez des amis de mes parents, puis de ma première console de jeu Intellivision, sur laquelle je jouais à Burger Time, mais surtout surtout du fameux Donkey Kong, auquel j’ai joué d’abord sur Arcade puis ensuite sur les fameux Game and Watch. J’ai ensuite passé des nuits sur la PlayStation pour finir les épisodes de Lara Croft, puis de Prince Of Persia (auquel je jouais déjà sur le Mac). Je me suis plus récemment fait piéger par Candy Crush Saga, heureusement je me suis soignée. Aujourd’hui, mon fils a largement pris le relais ; il a déjà eu deux DS, et il est devenu un inconditionnel de FIFA et de Minecraft sur la Xbox. En même temps, il a de qui tenir, puisque son père avait demandé, je cite, « un jeu de baston sur la Xbox » pour Noël dernier. Bref, vous l’aurez compris, les jeux vidéo chez les From Montmartre, on aime bien.

Tout ça pour dire que bien que manquant cruellement de temps en ce moment, j’étais curieuse de découvrir en avant-première l’expo GAME proposée par la Fondation EDF. Qui fut dit fut fait, et me voilà donc hier matin dès potron-minet rue Récamier (près du Bon Marché) pour découvrir cette rétrospective du jeu vidéo à travers le temps. Et bien parlons-en du temps, qui s’est littéralement pour moi arrêté quelques heures, me replongeant dans tout ce qui fut mon enfance, puis mon adolescence, puis ma vie de femme, puis l’enfance de mon propre fils (ne me parlez pas de son adolescence à lui, on n’y est pas encore, bientôt mais pas tout de suite merci).

Pour faire simple, j’aurais pu recopier le dossier de presse tant il est intéressant, mais beaucoup trop long pour un article de blog. Alors pour résumer, et parce que j’ai eu droit à une petite visite guidée, il faut savoir que l’idée de l’exposition est de redonner sa place au jeu vidéo en tant que bien culturel à part entière, en étudiant son histoire mais également son impact sur les progrès techniques et technologiques. La scénographie a été conçue de manière à ce que l’on se sente comme dans un jeu vidéo, suivant un parcours qui, dès l’entrée, ressemble aux fameux hubs que l’on trouve dans les jeux.

Le RDC est dédié au temps présent, et au jeu vidéo qui se regarde. En effet, aujourd’hui, nos gamins (en tout cas le mien) passent une partie de leur temps à regarder des vidéos de gamers sur YouTube. D’ailleurs, l’une des dernières lubies de Junior est de trouver un moyen de filmer ses constructions sur Minecraft (je le laisse chercher, il n’a QUE 10 ans, ok bientôt 11, mais on va se calmer). Une autre partie est consacrée à FIFA et à l’évolution du jeu et du graphisme depuis les premières versions ; j’attends avec impatience de voir la tête de mon fils quand il va découvrir à quoi ressemblait son jeu préféré il y a à peine quelques années. On comprend surtout à quel point le réalisme des jeux est devenu saisissant, certains budgets de gros jeux étant équivalents voire supérieurs à ceux du cinéma. J’ai ainsi découvert Uncharted 4 ; au secours/heureusement, il n’existe que sur PS4 (message personnel : je veux une PS4 à Noël !).

Le premier étage est une véritable machine à remonter le temps, et on retrouve tous les jeux qui ont fait notre enfance... Même celle de PacsMan, puisqu’il y a vraiment les tout premiers jeux (message personnel N°2 : mon amour je t’aime). Et là, oh miracle, il y a un Donkey Kong !!! Je sais, c’est totalement puéril, mais après avoir fait sonner une alarme parce que j’avais aperçu MA console Intellivision et MA Game and Watch dans une vitrine et que je voulais les voir de plus près, mon cœur s’est carrément emballé quand j’ai reconnu l’écran de Donkey Kong. Comme une vraie gamine, j’ai abandonné la visite guidée pour me précipiter sur le jeu car, et c’est là ce qui rend cette exposition encore plus exceptionnelle, ON PEUT JOUER !!! J’ai donc attrapé la manette et ces trucs là, y a pas à dire, c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas. Je me suis éclatée pendant presque ½ heure (pardon pour ceux qui m’ont entendu râler quand je perdais), me foutant bien de savoir ce qui se passait autour de moi, jusqu’au moment où j’ai réalisé qu’un journaliste avait filmé toute la scène... Si vous voyez à la télé une dingue de dos avec les cheveux frisés en train de s’énerver devant un vieux poste de télé et un vieille console, cherchez pas, c’est moi !

Enfin le sous-sol s’intéresse au futur, avec les jeux dits « sérieux », ce qui m’a permis de découvrir que Minecraft faisait partie de ceux-là ; il est trop fort mon fils ! A ne pas manquer, l’expérience de réalité virtuelle avec le jeu Eagle Flight qui permet au joueur de se retrouver dans la peau d’un aigle survolant Paris. Acte 2 de la honte intersidérale, le moment où je me suis retrouvée au dessus de Montmartre, et oubliant que j’avais un casque sur les oreilles, et hurlant « c’est chez moi ! Je vole au dessus de ma maison ! ».

L’exposition n’est pas que ludique car on y apprend vraiment beaucoup de choses, comme par exemple le fait que les premiers jeux vidéo ont fait leur apparition dans les années 50 dans des laboratoires de scientifiques et de mathématiciens, que dans les années 70 tout le monde voulait faire des jeux vidéo et qu’il existait plus de 400 marques, alors qu’aujourd’hui il n’en reste que trois, que même Rocco Siffredi a fait de la pub pour les jeux vidéo, ou encore que Pokemon Go a été chargé par plus de 600 millions de personnes, soit par 1/10^e de la population mondiale...

J’ai l’air de m’emballer comme ça, mais vraiment bravo et merci à Jean Zeid, journaliste spécialisé et commissaire de l’exposition, pour ce retour en enfance qui m’a fait tellement de bien. Vous l’aurez compris, je me suis vraiment éclatée, et je n’ai qu’une hâte, c’est d’y retourner en famille, pour qu’entre autre Junior puisse enfin tester les jeux préhistoriques dont on lui a souvent parlé. Ça tombe bien puisque l’expo est gratuite et proposée jusqu’au 27 août prochain ; et de Montmartre, c’est direct en métro !

GAME - le jeu vidéo à travers le temps

Du 1er mars au 27 août 2017

Espace Fondation EDF - 6 rue Récamier, 75007 Paris - M° Sèvres-Babylone

Entrée libre, du mardi au dimanche de 12h à 19h (sauf jours fériés)

Et pour prolonger l'exposition, ne repartez pas sans le catalogue, carrément passionnant.

Editions Seuil - 25€ prix conseillé