Béjart, Mozart et La Flute Enchantée au Palais des Congrès jusqu'au 11 février

Alors que Paris se couvrait lentement mais sûrement d'un sublime manteau blanc, j'ai eu la chance d'assister hier soir à la générale de La Flute Enchantée, ballet créé par Maurice Béjart en 1981 sur la musique de l'opéra de Mozart. Le Béjart Ballet Lausanne se produit ainsi du 7 au 11 février au Palais des Congrès ; 5 représentations exceptionnelles avant d'entamer une tournée internationale à l'occasion du 10e anniversaire de la disparition de Maurice Béjart et du 30e anniversaire de la compagnie.

Gil Roman, directeur artistique de la Compagnie, reprend la célèbre chorégraphie de Béjart sur l’oeuvre magistrale et féérique de Mozart. Les 44 danseurs calent leurs pas sur la version musicale du Philharmonie de Berlin, dirigé par Karl Böhm en 1964. Le ballet de la Flûte Enchantée a été inauguré 10 mars 1981 au Cirque Royal à Bruxelles. Pour Maurice Béjart, La Flûte enchantée était "une féerie qui nous emporte dans la poésie pure de l’enfance ou du génie, ensuite, et surtout, un rituel précis, rigoureux, inspiré".

Sur le papier, ça partait déjà plutôt bien, sachant que je suis fan de Maurice Béjart, que je rêvais de voir l'un de ses ballets (ce qui est désormais chose faite !), et que Mozart fait également partie de mes compositeurs classiques favoris (je pense avoir écouté autant de fois le Requiem que Thriller, c'est dire !). Quand j'ai appris que le ballet durait 3 heures, j'avoue, j'ai eu un peu peur... et finalement, c'était tout simplement magique ! Je n'ai pas vu le temps passer, et j'ai passé 3 heures complètement envoutée par le spectacle, tant par la chorégraphie que par la musique.

Dans un décor moderne reprenant tous les codes de la franc maçonnerie, les danseurs évoluent sur une partition réglée au millimètre, leurs pas s'accordant à la mesure prêt à la voix des chanteurs. C'était la première fois que j'assistais à un opéra dansé, et j'ai adoré ; tellement que je me sens désormais prête à voir aussi un opéra "en vrai", ce que je n'ai encore jamais fait... Tous les danseurs sont exceptionnels, d'un Papageno virevoltant à une Reine de la Nuit sexy en diable, jusqu'au corps de ballet qui assure un second plan impressionnant de précision. Malgré mes lacunes sur l'histoire et ma légère aversion pour la langue allemande, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde, et les trois heures ont filé bien plus vite que les 15 minutes d'attente sur le quai du métro au retour !

Bref, je ne peux que vous encourager à braver la tempête et à courir applaudir d'ici le 11 février le Béjart Ballet Lausanne au Palais des Congrès.