Bouts de vie from Montmartre, Paris et ailleurs...
26 Octobre 2011
Pour l’instant, je suis plutôt contente de ma rentrée littéraire.* Après Les Heures Souterraines*, j’ai lu Ce Que Je sais de Véra Candida, et là non plus, je n’ai pas été déçue.
Véra Candida, c’est une jeune fille de 15 ans qui décide, alors qu’elle est enceinte, de quitter son île natale pour échapper à ce qui ressemble fort à une malédiction. Avant elle, sa grand-mère, Rose Bustamente, a élevé seule sa fille Violette qui, son tour venu, se retrouvera dans l’incapacité d’assumer la petite Véra. Vatapuna sera pourtant le lieu où cette dernière choisira de revenir pour y finir ses jours, laissant derrière elle sa propre fille pour qui elle aura construit un autre destin.
Ce qui est particulièrement déroutant dans ce roman, c’est qu’on n’a véritablement aucun repère ni de lieu, ni de temps. On comprend que l’action se situe en Amérique Latine, mais ni Vatapuna ni Lahomeria (la ville « sur le continent ») n’existent vraiment. On connaît l’âge des personnages, mais aucune date n’est jamais donnée. De là, chacun peut à sa guise donner libre cours à son imagination. Et c’est pour moi tout ce qui fait la force de ce roman.
Ce parti-pris va de paire avec le style poétique de Véronique Ovaldé, malgré une histoire profondément ancrée dans la réalité. C’est à la fois dur et touchant, et personnellement, je me suis profondément attachée à cette Véra Candida qui, bien que n’étant qu’une enfant, fait preuve d’une détermination à toute épreuve en assumant ses faiblesses. Mais on est très loin de la caricature de la battante, loin s’en faut. Car Véra est à la fois spectatrice du monde qui l’entoure et pourtant actrice de sa destinée.
Que dire des hommes dans cette histoire si ce n’est qu’ils n’ont pas le beau rôle, mais c’est aussi une fable et autant les discours féministes à outrance me dérangent au plus haut point, autant grâce au personnage d’Itxaga, on mesure à quel point l’amour, quelle que soit la forme qu’il revête, peut également tout changer.
Je ne suis pas critique littéraire, loin de là, et je me rends compte à quel point il est difficile de parler d’un livre qu’on a parlé particulièrement apprécié. Mais il est certain que Véronique Ovaldé a une patte littéraire bien à elle, et que c’est à mon sens un auteur à suivre de très près.
En tout cas, merci pour ce moment de lecture emprunt de sensibilité. J’aime bien quand j’ai du mal à quitter un univers, et même si Vatapuna n’existe pas, dans ma tête et durant presque trois-cent pages, moi, j’y étais…
Lulu, pacsée, maman comblée, marâtre assumée et communicante digitale de proximité.
Lulu From Montmartre est mon blog personnel. Pour tout savoir sur Montmartre autrement, rendez-vous sur www.montmartre-addict.com.
Voir le profil de Lulu from Montmartre sur le portail Overblog