Le jour où j'ai prêté ma voix pour le livre AudioSolidaire

Lors de mon année de troisième (autant dire hier), nous avions dans notre emploi du temps deux heures consacrées à une “bonne œuvre”, et j’avais choisi de faire du braille ; comprendre nous devions recopier des contes pour enfants en alphabet braille en poinçonnant des feuilles cartonnées, qui étaient ensuite distribuées dans des écoles pour aveugles. C’est vraiment une cause à laquelle je suis sensible, car n’y voyant personnellement déjà pas grand chose (mais j’ai un bon ophtalmo), l’idée de perdre un jour entièrement la vue m’a toujours terrorisée. Je crois avoir été un peu traumatisée par un épisode de « La Petite Maison dans la Prairie » où Marie Ingalls se réveille aveugle ; on a les références qu’on peut !

En France, 1,3 millions de personnes sont aveugles ou très mal voyantes, ce qui ne les empêche pas de mener au mieux des vies quasiment normales. Les déficients visuels doivent cependant toujours se battre pour le développement de leur autonomie au quotidien ainsi que pour la reconnaissance de leurs droits et leur participation à part entière à la vie sociale et professionnelle. Depuis plus de 120 ans, l’Association Valentin Haüy lutte à leurs côtés, et initie depuis trois ans un projet de livre AudioSolidaire. 

Le principe est on ne peut plus simple : en vous rendant sur le site http://audiosolidaire.avh.asso.fr, vous pourrez participer à l’enregistrement du roman de David Foenkinos, « La Délicatesse ». Il vous suffit de vous enregistrer, de choisir un extrait et donc de l’enregistrer directement depuis votre ordinateur. Je viens de le faire, et cela prend en tout 5 minutes, autant dire rien du tout. Je ne peux donc que vous encourager (et si j’osais vous ordonner) à faire de même. En plus, l’Association offrira un livre dédicacé par l’auteur tous les 100 participants, mais sincèrement, même sans cadeau, il n’y a aucune raison pour ne pas participer. Et je ne veux pas entendre de prétexte bidon du genre « j’aime pas ma voix ». On s’en fout, sauf si vraiment vous avez une voix de canard, et encore… Un canard qui lit « La Délicatesse », c’est un genre.

C’est, je trouve, un moyen formidable de participer à une belle aventure solidaire, et une façon, aussi modeste soit elle, de lutter aux côtés de celles et ceux qui n’ont pas la chance de pouvoir lire de « vrais » livres. Après avoir écrit en braille, aujourd’hui je prête ma voix avec grand plaisir, d’autant plus que j’ai lu le passage qui parle de la chanson d’Alain Souchon « L’amour en fuite », qui est l’une de mes préférées, et c’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi… Celle-là aussi vous la connaissez non ? En tout cas, je compte sur vous pour en faire autant avant le 31 octobre ; en vous remerciant...