Bouts de vie from Montmartre, Paris et ailleurs...
31 Janvier 2013
J'en avais pourtant parlé ici au tout début, dès l'annonce de l'ouverture du premier magasin en France, mais aussi étonnant que cela puisse paraître, je n'avais jamais mis les pieds chez Abercrombie. Je refusais en effet catégoriquement de devoir faire la queue pour rentrer dans un magasin, par principe autant que par pur bon sens je pense. Mais ça, c'était jusqu'à ce que mon ado me supplie de venir avec elle. Et tout comme j'ai le sens du sacrifice lorsqu'il s'agit d'emmener Junior au cirque, j'ai accepté de l'accompagner, d'autant plus que je ne bosse pas loin en ce moment.
Alors tout de suite, ça en jette : grilles dorées, allée paysagée, on sent qu’on ne va pas rentrer n'importe où. Ça veut donc dire aussi que quand il y a la queue sur les champs Elysées, il y a d'abord la queue dans le patio intérieur... Je rêve ! La bonne nouvelle, c'est qu'hier, il pleuvait, et donc il n'y avait personne, ouf !
La première chose frappante quand tu arrives devant la porte, c’est l’odeur... OH MY GOD ! Déjà que je déteste les parfums sucrés, mais alors là, je n’ai jamais senti un truc pareil. En moins de deux minutes, j’avais juste envie de vomir, et dix minutes plus tard, en plus d’avoir le cœur au bord des lèvres, j’avais la gorge en feu et la migraine prête à m’achever. Mais qu’à cela ne tienne, je n’allais pas en rester là.
Une fois rentrée, non sans avoir croisé deux jeunes garçons payés (j’espère !) à essuyer les traces de pas derrière chaque nouvel arrivant (je rappelle qu’il pleuvait), j’ai d’abord pensé qu’il y avait une panne d’électricité à l’intérieur du magasin. En fait, pas du tout, inutile de chercher les interrupteurs, c’est un concept. Alors j’exagère un peu, car j’ai tout de même réussi à voir que l’endroit était splendide, mais à peine ai-je eu le temps de dégainer mon iPhone histoire de faire une photo (oui c’est une manie !) qu’un jeune pré-pubère plutôt bien fait de sa personne me signalait qu’il était interdit de prendre des photos ! Je ne l’avais pas vu celui-là, cela dit, plutôt normal vu l’éclairage, mais j’ai vite compris que des garçons comme ça, il y en avait un peu partout, bien planqués dans le noir mais présents malgré tout. Ok, désolée jeune homme, et pour la peine je n’ai pas droit à la fessée tant qu’à faire ? Même pas !
Ok, je suis bonne joueuse, je remballe mon téléphone, et puis après tout je suis un peu là pour acheter des fringues. Ah bon ? Non parce que vu comme ça, c’est loin d’être évident... Entre l’éclairage quasi inexistant et la musique, sincèrement tu m’aurais dit que j’étais en boîte de nuit, je n’en aurais pas douté une seule seconde. Ça aussi c’est un concept, une fois que tes yeux se sont habitués à l’obscurité et que tu as repéré tout ce qui ne ressemblait pas de près ou de loin à un client, tu constates que les vendeurs (enfin, j’imagine qu’à la base c’est pour ça qu’ils ont été embauchés), et bien ils dansent ! De toute façon, ils ne peuvent pas faire grand chose d’autre, car vu le volume sonore de la musique, inutile d’essayer de leur demander quoi que ce soit, ils ne t’entendent pas !
Bon et sinon, c’est par où les fringues ? Rayon homme ? Rayon femme ? Mais c’est ringard ça Lulu, chez Abercrombie, tout est conceptuel on te dit. Ok, bon ben on va prendre l’escalier alors, et puis on va bien voir (façon de parler !). Alors, rien à dire, tout est parfaitement rangé, tellement bien d’ailleurs que tu oses à peine déplier un sweat ; d’ailleurs tu n’oses pas. Tout est aligné, trié par couleur, ah ça c’est sûr c’est joli, mais pardon, moi ça me fait peur. En fait, j’avais l’impression d’être dans un musée ; un musée qui ferait boîte de nuit. Et puis bonne chance pour distinguer le rouge du rose avec cette lumière. Quant à savoir si la jolie chemise à carreaux verts m’irait bien au teint, oublie ! Car de lumière naturelle, il n’y en n’a point.
Alors on est montées, on est descendues, et on a cherché un sweat zippé à capuche : « Lulu, ils sont où les sweats tu crois ? Mais je ne sais pas moi, il y en a partout, demande ! Tu ne veux pas demander toi ? Hein ? Qu’est-ce que tu dis ? Ah, tu veux que je demande ? Ben oui moi j’ose pas... Ok, dites-moi jeune homme, ils sont où les sweats à capuche ? I like to move it move it ! Pardon, vous m’avez parlé ? Ah... Les sweats à capuche, ben y en a un peu là, et puis sinon allez voir à l’étage, ou sinon au sous-sol... Qu’est-ce qu’il dit ? Il dit démerdez-vous ! Ah ! Dis Lulu, tu trouves pas qu’il était trop beau le vendeur ? Bon tu le veux ton sweat ou pas ? Oui... Non... J’sais pas... Je pense que je reviendrais plutôt... » Aaaaaaahhhhhhhhh...
A ce moment là, le marteau piqueur qui se terrait sournoisement dans un coin de mon crâne a sérieusement menacé de rentrer en action, et j’ai pensé qu’il était plus que temps de se sauver. Après avoir manqué de me vautrer dans les escaliers au moins dix fois (elle est où la dernière marche ?), j’ai enfin trouvé la sortie ; en même temps, ce n’était pas ce qu’il y avait de plus compliqué, je n’ai eu qu’à suivre le filet de lumière du jour.
Une fois dehors, tu te prends le soleil en plein dans les yeux. Comment ça il pleuvait ? Ah oui, n’empêche qu’il fait tellement sombre à l’intérieur que quand tu sors, tu te croirais au moins sur la Côte d’Azur, limite si je n’ai pas eu besoin de mettre mes lunettes de soleil tellement j’étais éblouie. Résultat des courses : nous n’avons rien acheté et je me suis payée un mal de tête à tout casser. Mais sinon c’était très sympa !
Quand soudain j’ai réalisé qu’en plus les garçons, ils étaient tous habillés ! Et là je dis, remboursez !
Lulu, pacsée, maman comblée, marâtre assumée et communicante digitale de proximité.
Lulu From Montmartre est mon blog personnel. Pour tout savoir sur Montmartre autrement, rendez-vous sur www.montmartre-addict.com.
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