Le prénom : adaptation réussie

Aaaahhhhh le choix du prénom… Vaste sujet quand on y pense. De plus en plus de couples décident de ne rien dévoiler avant l’arrivée du bébé, histoire que personne ne donne son avis, et d’autres au contraire préfèrent demander conseil, histoire de ne pas se planter. Au final, le résultat reste le même, car un prénom fait rarement l’unanimité, et qu’on l’annonce avant ou après la naissance, si c’est un choix vraiment pourri (mes parents ont connu un Garcin Lazare, ça ne s'invente pas !), les réactions seront les mêmes. Nous, quand on a choisi le prénom de Junior, on en a parlé avec sa sœur ; elle détestait le prénom qu’on avait choisi, et voulait absolument que son frère s’appelle Eliot, ce qui ne plaisait pas du tout à mon père… Résultat, c’est son deuxième prénom, et maintenant elle nous remercie de ne pas l’avoir écoutée, « parce que c’est trop moche Eliot… ». Ce n’est pas vrai, c’est très joli, mais je préfère quand-même le prénom qu’on a choisi !

Bref, on pourrait en parler pendant des heures, et je suis sûre que nous avons tous des anecdotes croustillantes sur le sujet. Mathieu Delaporte et Alexandre de la Patellière ont eux eu l’excellente idée d’en faire d’abord une pièce de théâtre, puis de l’adapter au cinéma. La pièce s’est ainsi jouée à guichets quasi fermés durant 250 représentations au Théâtre Edouard VII. Pour le film, ils ont pris les mêmes (à une exception près), et ont recommencé.

Moi, j’avais vu la pièce, et j’avais franchement adoré ! Il y avait très très longtemps que je n’avais pas autant ri au théâtre. C’était remarquablement écrit, tous les comédiens étaient parfaits, et j’avais vivement recommandé à tout mon entourage d’y aller. J’étais donc très curieuse de voir ce qu’allait donner l’adaptation au cinéma. Le gros avantage, c’est que le texte est tellement bon que quoi qu’il arrive, ce qui était drôle au théâtre ne pouvait que l’être sur grand écran. Et c’est donc plutôt réussi, car les réalisateurs ont choisi de conserver dans son intégralité le cœur de la pièce, sans rajouter de scènes inutiles qui seraient venues alourdir le propos. Et c’est tant mieux, car les dialogues et les situations d’origine étaient déjà tellement énormes que, comme pour le café, ce n'était pas la peine d’en rajouter (oui ben je suis drôle si je veux !).

Ce qui est très fort, c’est que le fameux prénom est certes le sujet central, mais ce désaccord n’est que le prétexte à toute une série d’engueulades et de règlements de comptes auxquels on est loin de s’attendre. Et à moins d’être totalement psychorigide ou de manquer singulièrement d’humour, j’ai du mal à croire qu’on puisse ne pas en rire du tout. Alors évidemment, moi le fameux prénom, je le connaissais. Mais encore une fois ce n’est pas le plus important. Evidemment, je ne vous dirais absolument rien ! Déjà que notre ado a balancé un prénom « genre au hasard » devant mes parents, et que pile poil c’était celui-là (soit elle est super intelligente, soit elle nous prend franchement pour des cons !), et qu’on a tout fait pour détourner l’attention de l’auditoire (c’est vrai, on l’a un peu engueulée), du coup elle insistait lourdement parce qu’elle était persuadée d’avoir raison, et plus elle insistait, plus on lui demandait de se taire… Chez nous aussi ça a failli tourner au vinaigre cette histoire !!!

Un dernier mot sur les comédiens, tous aussi excellents qu’au théâtre, et avec un Charles Berling (le seul à ne pas avoir fait partie de l’aventure initiale) au sommet de sa forme.

Si vous avez envie de passer un vrai bon moment de détente au cinéma, Le Prénom est le film parfait pour ça. Ce n’est certes pas le film du siècle (au sens purement cinématographique), mais on s’en fout non, du moment que c’est drôle ?

N.B : Vous aurez remarqué que je n’ai pas dit un mot sur Patrick Bruel, même si je n’en pense pas moins… N’empêche qu’il a pris un petit coup de vieux notre ami (je ne sais pas vous mais moi Patrick est mon ami !), et ma foi, ça lui va pas non plus !