Bouts de vie from Montmartre, Paris et ailleurs...
11 Juin 2013
Notre histoire a commencé alors que je n’étais encore qu’une enfant. Ma maman, femme de goût s’il en est, écoutait en boucle « Les vacances au bord de la mer » et « Dites-moi », au grand étonnement de ses copines d’ailleurs, qui ne comprenaient pas trop pourquoi, mais qu’importe, elle adorait ! Moi, j’ai eu le déclic un tout petit peu plus tard, au moment de « Joueurs de Blues ». A l’époque, je fréquentais assidûment la bibliothèque et la discothèque municipale de ma ville (aujourd’hui on dirait la médiathèque), et j’ai donc fait le chemin à l’envers, en empruntant vos anciens albums et en les enregistrant sur K7. Mais la vraie révélation, je l’ai eue lors du concert au Palais des Sports en 1985, ou plus exactement lors de la sortie de l’album live, car malheureusement, je n’étais pas au Palais des Sports...
Dire que cet album est de loin mon préféré parmi les centaines de disques que j’ai pu écouter depuis ma naissance est un faible mot. Je connais chaque note par cœur, chaque parole, chaque réaction du public... « bonsoir mes amours, mes amours.... » « j’vais vous dire c’que c’est qu’le bonheur... » « and now I’ve got the big pleasure to present to you nooooooowwwww, the Simms Brothers... » etc... et cette intro, où chaque instrument rentre au fur et à mesure, jusqu’à votre voix : « un jour... ». A l’époque où la plupart de mes copines vibraient pour des chanteurs beaux gosses, moi je fondais littéralement pour un petit monsieur frisé un peu dégarni (pas encore tout à fait mais on sentait déjà que le terrain était propice) juif d’origine hongroise et qui portait des baskets blanches avec ses costumes...
A partir de là, l’histoire s’est emballée, d’autant que vous étiez parmi les chanteurs les plus populaires de l’époque, grâce au succès de « La boite de jazz » (qui est certainement la chanson de votre répertoire que j’aime le moins...). Moi, j’écoutais tous vos disques en boucle, je suppliais mes parents de m’acheter « en vrai » les disques que j’avais emprunté plus jeune à la discothèque, je recopiais tous vos textes, je lisais tout ce qui parlait de vous, je louais les vidéos des films dans lesquels vous aviez joué, et j’étais fan de vos musiciens, le fameux trio Jean-Yves d’Angelo, Manu Katché et Kamil Rustam, dont j’avais acheté le maxi 45 tours « Palace Hôtel »...
A l’annonce du spectacle « La Fabuleuse Histoire de Mister Swing », j’ai fait la queue à la FNAC le matin de la mise en vente des places pour être sûre de pouvoir assister à la première à La Cigale. Et j’y étais à cette première, dans une loge juste au dessus de la scène, c’était juste fabuleux... Depuis, j’ai vu tous vos concerts parisiens, certains deux fois même, j’ai racheté tous vos albums et CD, j’ai vu tous les films dans lesquels vous avez joué, et plus récemment je vous ai vu sur scène dans « Abraham », où je vous ai trouvé magistral.
Chacune de vos chansons a marqué un moment important de ma vie ; nos vacances avec P. quand il se mettait au piano et qu’il imitait Jean-Yves d’Angelo, une traversée épique de la France en voiture avec ma copine R. et votre voix qu’on écoutait sur un vieux magnéto K7 parce qu’on n’avait pas d’auto-radio, la seule fois où j’ai chanté devant un public en vacances (oui, j’ai fait ça !), etc... Plus tard, j’ai conseillé à deux candidats d’un télé-crochet très connu d’interpréter l’un de vos titres, et ça leur a plutôt porté bonheur... Quand mon fils est né, ce sont encore vos chansons que je lui fredonnais pour l’endormir...
J’aurais du mal à expliquer pourquoi j’apprécie autant ce que vous faîtes, mais c’est presque chimique ; cette voix que certains trouvent insupportables et qui moi me transporte « en altitude, tout près des corbeaux », ces mélodies tantôt nostalgiques, proches de la mélopée, tantôt syncopées, ces textes si bien écrits et qui me parlent tellement...
Vendredi soir dernier, vous étiez au Trianon avec votre complice Jean-Yves d’Angelo, et j’y étais aussi, avec ma maman, forcément ! Vous nous avez offert deux heures de pur bonheur, il n’y a pas d’autre mot, et durant tout le concert, j’ai pensé qu’il fallait absolument que je vous dise quelque chose...
Il y a quelques années, alors que j’accompagnais des musiciens en répétition dans un studio de banlieue, j’ai su que vous étiez dans le studio juste à côté. C’est certainement la seule fois où je n’ai fait preuve d’aucune conscience professionnelle et où j’ai passé ma journée planquée dans la cabine son à vous écouter. Quand A. ma copine violoniste, m’a dit que vous étiez très amis et qu’elle pouvait nous présenter, je n’ai même pas osé, par pudeur, parce que je n’aurais pas su quoi vous dire, et c’était complètement idiot...
Alors aujourd’hui, je me livre et je vous le dis publiquement : merci Michel pour tout le bien que vous me faîtes depuis tant d’années ; Monsieur Jonasz, je vous aime.
Lulu, pacsée, maman comblée, marâtre assumée et communicante digitale de proximité.
Lulu From Montmartre est mon blog personnel. Pour tout savoir sur Montmartre autrement, rendez-vous sur www.montmartre-addict.com.
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