Paris-Moscou via le Printemps Haussmann

L’autre jour, en passant Boulevard Haussman, je me surprends à fredonner « La Place Rouge était vide, devant moi marchait Nathalie, il avait un joli nom mon guide… ». C’est quand-même dingue d’avoir le cerveau à ce point tordu pour que le moindre mot attirant mon attention me fasse irrémédiablement penser à une chanson,… Et ce jour là, alors, qu’est-ce qui avait bien pu déclencher ce phénomène ? Et bien voilà !

Comment ça quel rapport ? Un peu plus loin dans la chanson, Gilbert Bécaud nous dit bien qu’il irait au « Café Pouchkine boire un chocolat » non ? Alors là, d’un coup, moi aussi j’ai eu très envie d’aller boire un chocolat, et surtout d’en savoir un peu plus…

Le Café Pouchkine au Printemps Haussman, c’est donc un « Fashion Café » éphémère, inauguré le 1er février dernier au sous-sol du magasin, et qui nous propose de découvrir, je cite, « le meilleur de la gastronomie moscovite salée et sucrée ». Pour être honnête, comme je n’y connais pas grand chose en gastronomie moscovite, c’est plus par curiosité que j’ai emprunté l’escalator du magasin pour voir ce fameux Fashion Café. Et là, rien à dire, ça le fait ! C’est à la fois hyper classique et ultra moderne, avec des écrans géants qui diffusent non stop des images « mode et arty » au milieu des statues et autres objets rococos, le tout dans des tons de blanc et de gris... Joli !

Et la carte dans tout ça ? Comme promis, on y trouve blinis, pirojkis, borchtch, bœuf Strogonoff (ah ben si finalement, je vois ce que c’est la gastronomie moscovite alors), mais surtout les pâtisseries incroyables qui ont fait la réputation du Café Pouchkine dans le monde entier, parmi lesquelles celles spécialement imaginées pour l’occasion par Chloé, Marni et Dries Van Noten, fashion oblige…

Bon, je n’ai pas goûté, parce que malgré tout c’est assez petit, et à 15 h il y avait encore 4 personnes qui attendaient pour pouvoir s’asseoir, mais si j’ai bien compris, j’ai donc jusqu’au 26 mars pour y retourner.

Tout ça pour dire que moi, dans tout ça, c’est le concept que je trouve hyper malin...

Imaginez un peu l’histoire d’un jeune russe qui rêvait de conquérir le monde… En attendant, il est guide à Moscou, et immanquablement, tous les touristes français lui réclament d’aller boire un chocolat au Café Pouchkine… qui n’existe pas !!! Sa grand-mère lui a bien raconté que oui, dans les années 50, il y avait eu un Café Pouchkine fréquenté par de nombreux artistes, mais celui-ci n’existe plus depuis bien longtemps, et surtout, Gilbert Bécaud et Pierre Delanoé, le leur, ils l’ont complètement inventé !

Quelques années plus tard, ce même homme se trouve être à la tête d’un véritable empire gastronomique et il n’existe pas un seul endroit branché à Moscou qui ne soit « labellisé » Andrey Dellos, parmi lesquels la fameux Café Pouchkine, situé à quelques enjambées du Kremlin, où l’on peut croiser tout le gratin russe et international… Car oui, le garçon a réussi, et surtout, il s’est souvenu de la fameuse Nathalie ! Et comme les russes ne font pas les choses à moitié, son Café Pouchkine, 5 étages sur 1500 m2, a été inauguré en grandes pompes le 6 juin 1999 pour la commémoration du bicentenaire de la naissance de Pouchkine, en présence du maire de Moscou et de Bécaud himself !

Après avoir conquis Moscou, notre ami Andrey (car oui, Andrey est notre ami !) a donc décidé de conquérir Paris, et donc forcément, juste retour des choses, il ramène le Café Pouchkine dans la capitale. Le Printemps a dans un premier temps ouvert un corner au rez-de-chaussée du magasin, puis c’est aujourd’hui ce « Fashion Café » éphémère qui crée l’événement, en attendant certainement l’ouverture prochaine de l’équivalent parisien du Café moscovite… Il se murmure qu’Andrey serait à la recherche d’un très grand et très bel endroit… Promis, dès que je l’ai au téléphone, je vous tiens au courant !