Petit guide de survie à l’usage des parisiennes en province

Je suis une parisienne, une vraie. Et si j'avais encore des doutes, il suffit de me laisser plus de deux jours à la campagne pour en avoir le cœur net. Parce qu’autant je ne suis jamais contre un bon bol d’air pur, autant la verdure à perte de vue, au bout d’un moment, ça me tape sur le système.

J’ai la chance (parce que c’est une chance malgré tout) de pouvoir de temps en temps quitter la capitale et passer quelques jours à environ 200 km de Paris, c’est à dire en Bourgogne, tout près de Chablis. Vous me direz, il y a pire comme campagne ! Mais en même temps, quand on reste un peu trop longtemps là-bas, on se dit qu’heureusement il y a du bon vin, et c’est très utile en cas de déprime…  Car dans ma campagne à moi, il n’y a RIEN, à part une très belle église (fermée) et une vue magnifique sur les vignes, soit, mais c’est tout ! 130 habitants, pas un commerce à moins de 9 km, autant dire que si tu oublies le beurre, c’est mort ! Et quand on est habitué à pouvoir trouver presque tout 24 h/24 7jours/7 à moins de cinq minutes de chez soi, le contraste est violent.

Dans ma campagne, il faut donc s’organiser, et c’est loin d’être mon fort. Et si je vous parle de ça aujourd’hui, c’est qu’à trois jours de Noël, j’ai beau avoir bouclé tous mes cadeaux avant de partir (si si !), je suis du genre à toujours avoir envie de rajouter un petit paquet au pied du sapin à la dernière minute. Or ici, la dernière minute, ça n’existe pas ! La première « grosse » ville se trouve à 30 km de la maison (Auxerre pour ne pas la citer), et même là-bas, j’ai galéré. Je ne vous donnerai pas de détails car les personnes intéressées liront forcément ce billet, mais je n’ai pas du tout trouvé ce que je cherchais, et ça m’a un peu agacé…

Dans ces cas là, en bonne pétasse de parisienne qui se respecte (ah ben si, j’assume !), je me dis « mais comment font les provinciaux ? ». Parce que même chez Leclerc ou chez Auchan, le choix est quand-même vachement limité… Sauf que comme sur la Butte, on n’a pas de grande surface, quand je suis dans ma province, c’est un vrai kiff de remplir le caddie ; après tout je ne suis plus à un paradoxe près. Et puis ça fait une sortie !

Evidemment, je vous passe le chapitre sur les fringues… Attention, je n’ai pas la prétention de penser que les parisiennes ont le monopole du bon goût, mais je ne trouve pas normal que certains magasins de province s’attribuent le monopole du mauvais goût non plus ! Non non je ne citerai pas de marques, mais par exemple, Défimode (on avait dit pas de marques !), c’est un vrai défi à la mode, je vous jure !

Heureusement aujourd’hui, il y a internet. Et vous imaginez bien que je ne pars JAMAIS sans mon ordinateur à la campagne. Au moins j’ai l’impression d’être reliée au monde extérieur, parce qu’en plus le portable, là-bas, il ne passe pas ! Sauf qu’encore une fois, comme je n’ai pas l’habitude de prévoir les choses à l’avance, je m’y suis prise carrément trop tard pour commander… CQFD.

Maintenant, je vais arrêter de râler, parce que la campagne, c’est quand même vachement bien. Quand je suis là-bas, j’en profite pour dormir (forcément, il n’y pas grand chose d’autre à faire, et puis le grand air, ça assomme, et le Chablis aussi !), pour lire, pour regarder la télé (mais ça j’en ai parlé hier), pour jouer au Scrabble ou au Uno, et surtout, pour bien manger ! J’attends d’ailleurs le repas de samedi soir avec impatience… Ma maman va mettre trois jours à tout préparer, dont au moins une journée consacrée aux courses parce que forcément elle n’aura pas trouvé le bon ingrédient chez Auchan, donc elle ira chez Leclerc, et si il n’y en a pas non plus là-bas, elle est capable de faire 20 km de plus pour le trouver ; oui elle aussi a été mal habituée… Mais une chose est sûre, c’est qu’on va se régaler !

Alors vous qui habitez la province, j’espère que vous ne m’en voudrez pas… Je me moque un peu (franchement des fois il y a de quoi !), mais si vraiment je n’aimais pas ça, je n’y viendrais pas !