Lectures d'été #3 : La couleur des sentiments

C'est vrai qu'en plein mois d'octobre, ça sent un peu le réchauffé mon histoire, mais il n'empêche que parmi mes lectures de l'été figurait La Couleur Des Sentiments de Kathryn Stockett ; double odeur de réchauffé je vous l'accorde, puisque le livre est sorti en 2010, l'adaptation cinématographique a été réalisée en 2011, et moi il m'aura donc fallu attendre trois ans pour m'y mettre ; mais ne dit-on pas mieux vaut tard que jamais...

Celles et ceux qui l'on déjà lu ne seront donc pas étonnés si je dis que j'ai littéralement dévoré ce roman. Tout m'a plu, de l'histoire, plongée dans les Etats-Unis des années 60 sur fond de racisme et de ségrégationnisme, à l'écriture, que j'ai trouvée remarquable, donnant tour à tour la parole aux trois héroïnes. J'avais beau être en Crète, j'ai vécu durant deux ou trois jours (parce qu'il ne m'a pas fallu plus de temps pour le lire, je n'arrivais pas à le lâcher) dans le Mississippi, en compagnie de Skeeter, Aibileen et Minny.

La Couleur des Sentiments, c'est l'histoire de Skeeter, jeune femme blanche élevée dans une plantation de coton, qui décide, après ses études, d'écrire un livre racontant la vie des domestiques noires, mais de leur point de vue. Elle prendra tous les risques pour donner la parole à ces femmes qui vivent au quotidien la discrimination raciale et l'humiliation.

C'est un roman fin, intelligent, qui parle d'intégration, de respect, d'humain, de tolérance et d'amour, car il en fallait de l'amour à ces femmes pour qu'elles puissent élever les enfants des familles blanches qui les employaient aussi bien voire mieux que les leurs... Cette histoire est bouleversante, et pourtant je n'ai pas versé une seule larme tellement c'est fort. J'entends par là qu'à aucun moment je ne me suis apitoyée sur le sort de ces femmes, parce qu'elles m'ont surtout inspiré un infini et profond respect, et qu'elles méritaient tout sauf de la pitié.

Le propos est terriblement ambitieux, et il n'est pas question de le résumer à la lutte des gentils noirs contre les vilains blancs ; c'est beaucoup plus intelligent que ça, et ce roman constitue un magnifique tableau de cette Amérique du début des années 60, celle qui faisait tant rêver de l'autre côté de l'Atlantique mais qui finalement était bien moins glorieuse qu'elle n'en avait l'air...

Bien évidemment, après avoir lu le livre, j'ai eu très envie de voir le film, et autant dire que j'ai été un peu déçue. En fait, comme je l'ai vu quelques jours seulement après avoir fini le bouquin, j'étais encore trop dedans, je me souvenais de tous les détails, et j'ai trouvé l'adaptation cinématographique beaucoup moins forte que le roman.

En tout cas, La Couleur Des Sentiments est un vrai coup de coeur, et comme il n'est jamais trop tard pour bien faire, si vous ne l'avez pas encore lu, allez-y, foncez.