Bouts de vie from Montmartre, Paris et ailleurs...
9 Avril 2014
Si comme moi et plus d'un million de personnes vous avez lu le roman de Katherine Pancol "Les Yeux Jaunes Des Crocodiles", vous serez sans doute impatients de découvrir son adaptation cinématographique. Je ne sais pas vous, mais moi en lisant le livre, je voyais le film. J'avais une idée bien précise de qui pourrait incarner quel personnage, en tout cas sans donner de nom de comédien, à qui Iris, Joséphine ou Philippe par exemple pourraient bien ressembler. Pour une fois, j'ai une longueur d'avance, puisque j'ai vu le film il y a quelques semaines en avant-première et j'avoue avoir été un peu déçue. Pas tant par le casting, plutôt réussi dans l'ensemble (à une exception près, j'y reviendrai), mais par les lenteurs du scénario.
Sur le papier, l'histoire fonctionne parfaitement ; Joséphine (Julie Depardieu), trahie par son mari, se retrouve seule à élever ses deux filles, et a bien du mal à joindre les deux bouts avec son salaire de chercheur en histoire spécialiste du Moyen Age. Sa soeur, Iris (Emmanuelle Béart), est son exacte opposée : elle est très (trop) belle, très riche, a un mari parfait (Patrick Bruel) mais s'ennuie tellement que pour se rendre intéressante, elle se vante lors d'un dîner d'avoir démarré l'écriture d'un roman. Prise au piège de son mensonge, elle demande à sa soeur de lui écrire son livre en échange des recettes générées par les ventes.
Si le livre est aussi fort, c'est que certes l'intrigue est bonne, mais surtout parce que ce sont plein de petites histoires liées à chaque personnage qui font du roman de Pancol un vrai "page turner". Malheureusement, on perd quasiment toute cette dimension avec le film, et même si l'on peut comprendre qu'il ait bien fallu faire un choix, on regrette de ne pas y retrouver toute la richesse de l'histoire originale.
Pour revenir au casting, la tête d'affiche est belle et plutôt convaincante. Julie Depardieu est comme à son habitude excellente, et Emmanuelle Béart est renversante de beauté et de second degré, même si j'imaginais Iris brune (mais par contre j'espère sincèrement qu'elle a fait un procès à son chirurgien esthétique tellement sa bouche est ratée, on a carrément l'impression qu'elle a un herpès, quel gâchis). Patrick Bruel est égal à lui même, ni bon ni mauvais, charmant mais pas transcendant, un peu comme tout le reste de la distribution d'ailleurs. Ah si, j'ai trouvé Alice Isaaz, dans le rôle d'Hortense, absolument parfaite. Par contre, j'ai détesté l'interprétation d'Edith Scob dans le rôle de la méchante Henriette, la maman de Joséphine et Iris. Sincèrement, si vous voyez le film, j'aimerais que vous me disiez ce que vous en pensez car j'étais vraiment impressionnée par autant de fausseté dans le jeu (alors que je sais qu'il s'agit plutôt d'une bonne actrice).
Pour moi, il s'agit donc d'une adaptation un peu ratée, et je suis curieuse de savoir si celles et ceux qui n'ont pas lu le livre aimeront le film. En tout cas, les trois jeunes femmes assises à côté de moi lors de la projection ont eu l'air d'adorer, à grand renfort de "oh mais qu'est-ce qu'il est beau", "oh la la mais c'est quand il veut", "non mais le charme qu'il a... et t'as vu son sourire ?" à chaque fois que Patrick Bruel faisait une apparition à l'écran. C'est un bon point certes, mais est-ce suffisant pour en faire un bon film ?
Lulu, pacsée, maman comblée, marâtre assumée et communicante digitale de proximité.
Lulu From Montmartre est mon blog personnel. Pour tout savoir sur Montmartre autrement, rendez-vous sur www.montmartre-addict.com.
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