Ballerina Girl... ou presque !

Donc hier j’ai fait un truc de dingue, à savoir trois heures de danse : 1h30 de classique et 1h30 de modern jazz ; non pas que je n’en ait jamais fait de ma vie, au contraire, mais plutôt que je n’avais pas pratiqué depuis très très très très… trop longtemps !

J’ai quand même au compteur 15 ans de danse classique et contemporaine au Conservatoire, même si je n’étais pas vraiment douée ; disons que je n’avais pas la morphologie idéale… Il n’empêche que j’ai toujours adoré ça, et que j’ai durant toutes ces années pratiqué la danse avec énormément de plaisir, grâce à une prof fabuleuse qui me faisait travailler en fonction de mes capacités. J’avais cependant définitivement raccroché les chaussons il y a au moins vingt ans, et malgré quelques cours de jazz par ci par là, je ne m’y étais jamais vraiment remise.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que j’étais super motivée. Quand ma côpineuh m’a proposé ce stage, pile poil le jour où j’avais participé à l’événement Zumba (il y a d’ailleurs toujours un jeu WII à gagner jusqu’à jeudi), j’ai tout de suite dit oui ! J’ai alors fouillé dans mes tiroirs pour retrouver les quelques affaires qui me restaient… sauf que c’était il y a vingt ans, qu’entre temps j’avais eu un enfant, et que je me suis trouvée un peu serrée dans ma jolie tunique verte Repetto portée lors de mon dernier examen au Conservatoire ! Quant aux chaussons, ils étaient quand même super roses, et je n’ai pas osé. J’ai donc jeté un jogging (piqué à ma belle-fille, car je suis tellement sportive que je n’ai pas de jogging !), un tee-shirt et une paire de chaussettes dans un sac en me disant que ça ferait bien l’affaire, et en route pour la grande aventure.

Alors c’est marrant de constater à quel point hier le mot aventure rimait avec le mot torture ! L’avantage, c’est que les filles qui participaient au cours étaient à peu près toutes dans le même mood que nous : pas mal de danse étant petite, puis presque voire plus rien du tout depuis des années. C’était donc plutôt rassurant. Mais dès les premiers exercices (pliés, dégagés, ronds de jambe, etc…), j’ai tout de suite retrouvé cette sensation de plaisir intense, et j’avais l’impression d’avoir quitté le Conservatoire la veille (ou presque), tout du moins dans ma tête ! Parce que pour le reste, comment vous dire… Je pense que j’étais à peu près aussi rouillée que la tuyauterie du Titanic quand ils ont retrouvé l’épave !

^{Toulouse Lautrec}

Mais je me suis accrochée malgré tout, alternant crampes et tensions dans les adducteurs, tout en me disant « profite ma fille, parce que demain tu vas le payer ! ». Je vous passe l’épisode du grand écart, que je n’ai même pas essayé de faire (de toute façon je n’y suis jamais arrivée, je vous l’ai dit, c’est morphologique), et les quelques remarques de la prof (adorable d’ailleurs, merci pour votre patience !) sur mes épaules en l’air et mes fesses en arrière (toujours la morphologie…). N’empêche que je me suis vraiment éclatée (même si ça ne se voyait pas forcément !), et que je n’étais pas peu fière d’avoir réussi du premier coup l’enchaînement « glissades, jetés, assemblés ». « C’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas » nous a dit la prof plusieurs fois ; pas faux, en tout cas dans la tête encore une fois tout était là, parce que pour le reste…

Je ne vais pas en faire trois tonnes sur l’heure et demi de modern jazz, parce que là ce n’est vraiment pas ma spécialité, et je pense que j’étais au moins aussi ridicule que devant l’écran du jeu Zumba. Mais ce n’est pas grave, encore une fois, le plus important était de s’amuser, et à ce niveau là on peut dire que la mission est complètement accomplie.

Evidemment, ce matin je fais un peu moins la maline… Pour résumer, j’ai manqué mourir en rentrant hier soir au moment de grimper les 78 marches que je suis obligée d’emprunter pour arriver chez moi (si « les escaliers de la Butte sont rudes aux miséreux », ils l’étaient encore plus pour moi hier !), j’ai pris un bain salutaire avec de l’huile d’Arnica, avec laquelle je me suis également massée avant d’aller me coucher en n’ayant pas oublié de prendre un Nurofen histoire de, à 21h30 j’étais couchée et à 21h32 je dormais à poings fermés !

Et ce matin alors ? Il n’y a pas un seul endroit de mon corps qui ne soit pas douloureux, mais j’ai bien dormi, je suis contente, et surtout plus que jamais déterminée à retrouver un cours de danse sympa ; parce que si j’attends de nouveau vingt ans avant de rechausser les chaussons, c’est à la maison de retraite que je le prendrais mon cours !!!