Dorgelès, Prince de Bohème (concours inside)

Ce n’est plus un secret pour personne, Montmartre me passionne. J’ai donc une légère tendance à m’intéresser à tout ce qui touche de près ou de loin notre Butte, et je commence à avoir une jolie collection de livres sur le sujet. C’est ainsi que j’ai découvert il y a un moment déjà les ouvrages des Editions de la Belle Gabrielle. Leurs ouvrages, c’est pour moi un peu comme le Saint-Graal, puisqu’ils éditent toute une série de beaux livres exclusivement sur Montmartre. Il y a quelques mois, je vous avais d’ailleurs parlé des « Bignoleries de la Butte », qui dans un autre genre proposait de recueillir quelques nouvelles sur le même thème. Parmi les nouvelles présentes dans le tome 1, ma préférence allait ainsi à celle écrite par Roland Dorgelès.

Autant être honnête, et malgré mes quelques années d’études littéraires, pour moi Dorgelès c’était l’auteur des « Croix de Bois », mais je ne connaissais absolument rien d’autre à son sujet. Je ne savais donc pas qu’il faisait partie des figures légendaires de Montmartre. Si par exemple vous avez déjà entendu parler de l’histoire de l’âne Boronali (en 1910 est exposée au Salon des Indépendants la toile « Coucher de Soleil sur l’Adriatique » qui s’avère en fait avoir été peinte par un âne), il faut savoir que c’est Roland Dorgelès qui en est à l’initiative.

^{"Coucher de Soleil sur l'Adriatique" et photo collection Warnod - DR}

Parmi les ouvrages édités par La Belle Gabrielle dans sa collection « La Légende de Montmartre », je viens ainsi de dévorer celui consacré à Dorgelès. Parce que ce « Prince de Bohême » regorge d’anecdotes truculentes sur le Montmartre du début du siècle dernier, celui qui a vu se côtoyer les Picasso, Modigliani et autres artistes maudits, celui qui font de l’humour et de la liberté les deux principales qualités de cette époque mythique. Mais aussi parce que le livre est admirablement illustré, grâce à de très nombreuses photos et reproductions de tableaux d’époque. J’ai rarement vu un ouvrage aussi documenté.

Evidemment, j’y ai appris énormément de choses, tant sur le quartier que sur Roland Dorgelès lui-même. On y découvre un homme fantaisiste, journaliste farceur, qui bien que réformé va tout faire pour s’engager en 1914. Durant la guerre, il écrit « Les Croix de Bois », qui paraîtra seulement quatre mois après l’armistice, et dont le succès sera immédiat, le Goncourt lui échappant d'ailleurs de peu. C’est ce même homme qui en 1939 enverra un télégramme à Hitler pour son anniversaire ainsi rédigé : « Un groupe d’écrivains français vous souhaite un heureux anniversaire – à condition que ce soit le dernier. Signé R. Dorgelès, F. Carco, P. Benoit ».

^{Roland Dorgelès durant la Première Guerre Mondiale - DR}

Et puis encore une fois, c’est rempli d’histoires dont j’ai parfois peine à imaginer qu’elles se sont déroulées dans les rues mêmes où je passe tous les jours ; imaginez par exemple que « L’Arlequin » de Picasso a longtemps trôné dans la salle du Lapin Agile, avant que Frédé ne se résolve à le vendre en 1912, moyennant la somme de 1000 francs. En 1989, la même toile s’est vendue aux enchères pour 41 millions de dollars et est aujourd’hui exposée au Metropolitan Museum of Art…

^{Le Lapin Agile de nos jours et l'intérieur vu par Andre Dignimont où l'on peut voir "L'Arlequin" de Picasso pour illustrer l'ouvrage "Promenades Montmartroises" de Roland Dorgelès. DR}

Dernier point essentiel : le livre est particulièrement bien écrit, le narrateur étant en fait un personnage de pure fiction, dont tous les éléments biographiques sont inventés mais dont les faits qu’il raconte et les personnages dont il parle sont parfaitement authentiques.

J’ai la chance aujourd’hui de pouvoir vous faire gagner un exemplaire de ce « Prince de Bohème », et je ne doute pas une seule seconde que vous prendrez autant de plaisir à le découvrir que moi. Il vous suffit juste de me laisser un petit commentaire pour me dire si vous êtes déjà venu à Montmartre et si oui, ce qui vous a marqué sur la Butte, si non pourquoi vous aimeriez connaître le quartier. Vous avez jusqu’au dimanche 20 mai à minuit pour tout me dire, le gagnant sera tiré au sort par la main devenue experte de PacsMan en personne ! Et bien sûr, chaque partage sur Facebook, Twitter, Hellocoton and co vous donne une chance supplémentaire... (Par contre, inutile de soudoyer PacsMan, il est incorruptible)

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