Lectures d'automne

Avant que cet article ne sente vraiment trop le réchauffé, voici enfin le résumé de mes dernières lectures depuis la rentrée...

À l’occasion d’un héritage, une Parisienne dont la vie bourgeoise ne souffre aucune remise en question se révèle médium, à l’aube de ses quarante ans. Cette faculté, d’abord violemment refusée, va bouleverser sa vie et l’obliger à reconsidérer son existence.

Le sujet me plaisait beaucoup, et en lisant les premières pages, j'ai pensé que ce livre allait faire partie de mes favoris de l'année. Malheureusement, Frédérique Deghelt va un peu trop loin pour moi, et ces histoires de revenants et de maison hantée ont fini par me dérouter, voire me mettre mal à l'aise. Dommage.

Les Brumes de l'Apparence - Frédérique Deghelt - Babel

"Mon fils est le seul problème qui demeure sans solution", écrit Albert Einstein en exil. Eduard a vingt ans au début des années 1930 quand sa mère, Mileva, le conduit à l'asile. Le fils d'Einstein finira ses jours parmi les fous, délaissé de tous, dans le plus total dénuement.

Grâce à ce beau roman de Laurent Seksik, on découvre une facette totalement méconnue d'Albert Einstein, au travers de ce drame familial. Comment le génial Einstein a-t-il ainsi pu rejeter son fils schyzophrène, sans chercher ni à l'aider, ni à comprendre son mal-être ?

Grâce au récit à trois voix (Eduard, Albert et Mileva, la mère), le lecteur entend à la fois le trouble d'Eduard, l'impuissance d'Albert et la détresse de Mileva, l'auteur ne portant ainsi aucun jugement. C'est remarquable et tout à fait passionnant.

Le cas Eduard Einstein - Laurent Seksik - J'ai Lu

Chargée d'interviewer Françoise Giroud pour le magazine Elle, Alix de Saint-André était bien décidée à lui rentrer dans le chou. Cette figure tutélaire du journalisme, fondatrice de L'Express, et ancienne secrétaire d'État, promue grande conscience nationale, lui courait sur les nerfs. Mais elle tombe sur une vieille dame en pleine dépression qui lui fait du thé et la bouleverse. Elle range son revolver. Elles deviennent amies. Après la mort de Françoise, Alix envoie à sa fille, Caroline Eliacheff, une lettre : elles ne cesseront plus de s'écrire. Car, très vite, une première biographie vitriole Françoise, et Alix a envie de ressortir son flingue. Signant Sherlock, elle entraîne alors Caroline Watson dans une grande enquête à la recherche de sa mère. Ce livre raconte les aventures de nos deux détectives, et résout quelques-uns des vrais mystères de Françoise Giroud.

Plutôt que de nous éclairer sur Françoise Giroud, Alix de Saint-André, qui est pourtant une journaliste que j'apprécie au premier abord, parle surtout d'elle et de son amitié avec Françoise Giroud, se posant comme héritière légitime en raison de sa relation avec la fille de la journaliste. C'est prétentieux et condescendant, et de ce fait totalement inintéressant. Grosse déception, à tel point que je n'ai pas fini le livre, ce qui est rarissime !

Garde tes larmes pour plus tard - Alix de Saint-André - Folio

«Voilà, on voulait vous dire, on aime bien ce que vous faites. Ca nous fait drôlement du bien. Ca va bientôt faire un an que Josette et moi, on vient vous écouter tous les lundis et jeudis matin.» Sur le chemin du travail, Guylain lit aux passagers du RER de 6 h 27 quelques pages rescapées de livres voués à la destruction. Ce curieux passe-temps va l'amener à faire la connaissance de personnages hauts en couleur qui cherchent, eux aussi, à réinventer leur vie.

Ouf ! Je termine mon année de lecture par un vrai coup de coeur. Ce petit livre qui peut se lire d'une traite est un joli conte de fées moderne. Le propos est particulièrement original, et le récit parfaitement mené. Par moments, j'ai un peu retrouvé l'univers et l'esprit de Jean-Pierre Jeunet au cinéma. Et puis c'est un livre qui donne furieusement envie d'écrire, et d'avoir un poisson rouge !

Le liseur du 6h27 - Jean-Paul Didierlaurent - Folio