Bouts de vie from Montmartre, Paris et ailleurs...
4 Mai 2012
Il est rare que je mette autant de temps à finir un roman, mais il m’aura fallu presque quatre mois pour venir à bout d’ « Une femme fuyant l’annonce » de David Grossman. Preuve en est que lorsqu’on commence un livre, il faut que ce soit dans de bonnes conditions, parce qu’hormis le fait que ce soit un pavé (650 pages, et même pas en format de poche, je ne sais toujours pas ce qui m’a pris), j’étais en plein rush de boulot (en janvier), j’avais trop de choses dans la tête, et je n’arrivais pas à me concentrer. Quand je parvenais à lire plus de 20 pages d’affilée, j’étais contente, mais comme je reprenais ma lecture parfois plus d’une semaine plus tard, j’avais perdu le fil et je ne comprenais plus rien. Et c’est vraiment dommage…
En effet, « Une femme fuyant l’annonce » a quand-même été élu meilleur livre de l’année 2011 par le magazine Lire, et j’ai souhaité le lire parce que j’avais effectivement entendu d’excellentes critiques un peu partout. Je trouvais surtout le postulat de base très intéressant : en Israël, alors que son plus jeune fils s’est porté volontaire pour une mission durant la guerre, une mère de famille quitte son domicile, persuadée que s’il n’y a personne chez elle, personne ne pourra venir lui annoncer la mort de son enfant, conjurant ainsi un horrible pressentiment. L’héroïne nous invite malgré elle à un véritable voyage initiatique, le sien propre à son histoire, mais aussi le notre, celui d’une mère confrontée à la pire des angoisses…
Je pense simplement que je suis passée à côté ; parce que oui, c’est vraiment un très beau livre, extrêmement bien écrit, un peu dans la veine de Paul Auster, dont je suis une grande fan (c’est d’ailleurs lui qui a écrit la préface). Mais c’est très long, et c’est peut-être le genre de livre que j’aurais adoré si j’avais été en vacances, l’esprit libre et reposé, sauf que ce n’était pas le cas. J’ai eu du mal à suivre les personnages, les flash-backs, et je ne connais certainement pas assez bien l’histoire contemporaine d’Israël pour être vraiment rentrée dans l’histoire. Il était cependant hors de question que je n’aille pas jusqu’au bout (je déteste arrêter un livre avant la fin), et j’ai bien fait car malgré tout, ce livre m’a vraiment marqué.
Cette histoire est d’autant plus touchante que l’auteur a écrit ce livre alors que son propre fils, enrôlé dans l’armée lors de la deuxième guerre du Liban en 2006, est mort au combat alors que le manuscrit était presque terminé. « Ce qui a changé surtout, c’est l’écho de la réalité dans lequel la version finale a vu le jour ». Bien sûr je ne vous raconterai pas la fin, mais on ne peut s’empêcher de penser à la force et au courage qu’il aura fallu à David Grossman pour achever son roman.
Et vous, vous est-il déjà arrivé d'avoir le sentiment de ne pas pas apprécier un roman à sa juste valeur ?
Lulu, pacsée, maman comblée, marâtre assumée et communicante digitale de proximité.
Lulu From Montmartre est mon blog personnel. Pour tout savoir sur Montmartre autrement, rendez-vous sur www.montmartre-addict.com.
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