Bouts de vie from Montmartre, Paris et ailleurs...
22 Août 2012
Pour de nombreuses raisons variées, parmi lesquelles un delta de dix années à gérer entre Junior et sa grande sœur, et surtout une irrépressible envie de ne rien faire durant les vacances (comme en témoigne mon billet précédent), nous avons une nouvelle fois opté pour la formule hôtel-club, dont j’ai déjà largement parlé l’an dernier dans la saga « Vis ma vie en hôtel-club » #1 #2 #3. Les longues heures de farniente passées sur la plage m’ont cette année permis d’observer avec attention mes congénères en congés, parmi lesquels quelques spécimens de choix…
Lui, c’est Ken, surnommé le poulet rôti. Ken est beau et Ken le sait. Ken ne parle à personne et passe ses journées entières sur la plage allongé sur un transat en plein soleil. Ken ne se baigne pas, Ken ne lit pas, sa seule et unique occupation durant les vacances, c’est de bronzer et surtout de se regarder bronzer ; lorsqu’il ouvre un œil, c’est pour checker la couleur de ses bras ou de son ventre ! S’il a fait un pari avec ses potes pour savoir lequel serait le plus doré à l’arrivée, et si d’ici là ni le cancer de la peau ni l’insolation ne l’ont emporté, il gagne la compétition haut la main c’est certain ! Autre point notable, notre Ken était accompagné… d’un homme… au moins deux fois plus âgé que lui… et dont on ne saura jamais s’il s’agissait 1/ de son père 2/de son mec 3/de son coach bronzette. Ken est une énigme à lui tout seul, mais ça aussi ça avait l’air de lui plaire…
Elle, c’est Monique, celle qui assume complètement la rime avec son prénom. Elle aurait pu s’appeler Barbie, parce que Ken lui plaisait beaucoup. Mais comme Ken ne parle pas, qu’à cela ne tienne, Monique et ses copines ont trouvé d’autres proies. Car il faut le savoir, Monique ne se déplace jamais sans ses BFF (Best Friend Forever pour les non-initiés), et ces filles là, croyez-moi, elles assurent ! Elles ont entre 35 et 50 ans, elles sont célibataires ok, et donc libres libres libres… Elles portent des bikinis aussi petits que ceux de ma nièce de 8 ans et des chemises transparentes ou fluorescentes ou les deux mon capitaine (je sais, aujourd’hui on dit néon, mais franchement dans leur cas, on pourrait carrément parler de phosphorescence), histoire d’être bien sûres qu’on ne puisse pas les rater, ainsi que des compensées même sur la plage. Elles entretiennent leur bronzage de manière aussi méthodique que leur régime l’hiver, se tartinent de crème et d’huile solaire à heures fixes, adorent marcher dans l’eau à mi mollets (c’est bon pour la circulation, et puis comme ça tout le monde peut voir qu’elles sont grave gaulées) ou jouer à la raquette en tombant de tout leur long dans le sable ou dans l’eau en poussant de grands cris et en riant aux éclats. Sinon, elles nagent la brasse en veillant bien à ne pas trop se mouiller la tête, parce que sinon « il faut refaire le brushing tous les soirs, et franchement, c’est quand-même le truc le plus chiant des vacances non ? », mais surtout, elles papotent et… elles matent ! « Dis Gigi, on n’est pas bien là ? Maintenant on profite, et ce soir, on nique ! ». Au cas où on aurait pu en douter…
Dans un autre genre, je vous présente monsieur Grande Gueule, j'ai nommé le boulet ! Imaginez… Il est 15h… Il fait chaud, très chaud… Mollement alanguie à l’ombre sous mon parasol, une légère brise m’aide doucement à supporter la fournaise, et je commence à m’enfoncer dans un profond sommeil… J’entends le bruit des vagues, quelques voix d’enfants au loin… Je suis bien… Quand SOUDAIN, le sosie vocal de Gaston Deferre et de Jean-Claude Gaudin vient m’agresser les oreilles et me réveille en sursaut. Alors lui, soyons honnête, je le déteste, et il aura été ma bête noire durant tout le séjour. Ses vacances, il les kiffe (moi aussi d’ailleurs, jusqu’à ce qu’il l’ouvre), et il entend bien le faire savoir. Du coup, il commente absolument tout ce qu’il fait ! « Té, il fait chaud aujourd’hui (scoop !), je vais aller me baigner… », « Et bé, elle est bonne l’eau, ça, on sent bien qu’on est dans un pays chaud, c’est à peine si ça rafraîchit… » « Et si j’allais me boire une mauresque, ça va m’ouvrir l’appétit, c’est une bonne idée tiens, allez, j’y vais… » « Les filles (à ses filles), ça vous dit de faire le parachute ? Oui ? Bon, alors vous le faites ce parachute ? Oui ? Bon, c’est bien, alors on va aller lui demander au type pour faire le parachute… Vous voulez le faire le parachute hein ? Vous êtes sûres ? Ah, je suis content, je suis sûr que c’est sympa le parachute… ». Et si par inadvertance tu lèves les yeux par dessus ton bouquin et que ton regard croise le sien, malheur ! « Alors, vous profitez bien ? Je crois que mes filles elles ont envie de le faire le parachute (ah bon ? J’avais pas compris dis-donc !). Et vous c’est quoi votre petit nom ? (à Pacsman) Ah ! Et celui de votre dame ? Lulu ? Ah ! C’est bien ! Moi c’est Gaston, et ma femme c’est Josiane, enchantés ». Alors non seulement pour être honnête, je m’en fous un peu, mais surtout, surtout, si tu pouvais le dire moins fort !!! Le pire dans l’histoire, c’est que ce brave homme était très sympathique, mais tout sauf discret…
Parlons enfin de Jojo l’Alcoolo, un spécimen de choix dont on se dit qu’il ne ferait pas bon être son foie. Il est souvent jeune, le cheveu bien court, en combo maillot-tongs-marcel ou torse-nu 24/24, option chaîne en or autour du cou ou gourmette au poignet, et passe au moins autant de temps au bar que Ken sur son transat, voire plus si on compte la nuit. Où que vous le croisiez, il a toujours un verre à la main, et croyez-moi c’est rarement du jus d’orange ou du coca ! Faut pas déconner non plus, on est en all-inclusive ou bien ? Et dès 10h le matin, quand il émerge, il attaque à la bière, « histoire de rallumer la chaudière ». Il n’a absolument aucune conversation hormis « c’te gueule de bois que j’me tiens c’matin » et « putain c’qu’on s’est mis hier soir » suivi d’un rire gras. Heureusement que la formule all-inclusive s’arrêtait entre 23 h le soir et 10h le matin, parce qu’avec des mecs comme ça, c’est la faillite assurée pour les tour-operator !
Evidemment, on a aussi croisé des râleurs professionnels « Non mais franchement c’est pas dégueu la bouffe ? Et puis la plage ? T’as vu les algues ? Ils pourraient nettoyer quand-même ! Et la mer, elle est même pas fraîche, c’est nul ! », des papas et des mamans seuls avec leurs enfants (et c’est pratique pour faire des rencontres les petits…), des hordes d’adolescents trop contents d’avoir enfin un peu de liberté, des ravis de la crèche qui trouvaient que « vraiment il est trop beau cet hôtel ! Et vous avez vu toutes ces fleurs ? Et le buffet, il est pas énorme le buffet ? Ah ça je peux vous dire qu’on ne mange pas comme ça tous les jours à la maison ! » (et là, pardon, mais je me demande alors vraiment comment mangent ces gens chez eux, parce que chez nous non plus c'est pas comme ça tous les jours, surtout parce que c'est bien meilleur !), bref plein de gens différents et le plus souvent vraiment sympathiques qui font aussi le charme de ce genre d’endroit.
NB : Photos d'illustrations tous droits réservés (source 1, 2, 3, 4) - Prénoms d'emprunts - Reproduction fidèle des dialogues !
Lulu, pacsée, maman comblée, marâtre assumée et communicante digitale de proximité.
Lulu From Montmartre est mon blog personnel. Pour tout savoir sur Montmartre autrement, rendez-vous sur www.montmartre-addict.com.
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